Bauges – La pointe de la Galoppaz

Reportage

Et nous voici arrivés à la fin de la saison des raquettes.

C’est Francis qui propose cette dernière sortie, et comme disent les Anglais : « last but not least » expression difficile à traduire, car en gros ça veut dire « c’est la dernière mais pas la moindre !!! « 

Laissez-moi vous raconter et vous allez vite comprendre !!!

On devait partir de Parilly à 6h30, mais comme notre gouvernement, dans sa grande générosité, nous a accordés une heure de plus le soir pour le couvre-feu, j’ai demandé à Jean si on pouvait partir une demi-heure plus tard, ce qu’il a volontiers accepté, à la grande satisfaction du groupe restreint qui a décidé d’affronter la neige fraîche pour la dernière fois de la saison.

Nous remplissons une voiture de quatre, celle de Jean.

La randonné est cotée 1, car il n’y a « que » 700m de dénivelé au programme, alors, c’est avec enthousiasme et grande confiance que Bernard et moi nous sommes inscrits. (Je précise en effet que Bernard et moi évitons les randos raquettes difficiles !!!)

Jean propose sans succès un détour par l’aire du Granier pour le traditionnel arrêt pipi-café, c’est pourquoi nous arrivons au col des Pré très en avance (à 8h32 au lieu de 9h) pour constater qu’il y a eu de belles chutes de neige au cours de la semaine précédente. Il fait grand beau quoiqu’assez frais, et le ciel est tout bleu pour cette dernière petite sortie facile…

Francis arrive avec Sandra, Laura, et deux collègues de Laura. Jean propose à Francis d’emprunter un départ différent de celui que connait Francis. Ça rallonge de 1,2 kilomètre dans chaque sens mais on a vraiment le temps !

On commence donc par une petite montée, puis une descente qui suit une piste tracée par des skis, donc assez étroite pour les raquettes. Il faut faire attention à ne pas sortir des traces car la neige est très profonde de part et d’autre.

Enfin, on attaque les choses sérieuses, le bas de la montée proprement dite. Il nous faut franchir une première chicane, puis on pénètre dans la forêt.

Et c’est là que les choses se corsent… Le sentier est très raide, formant de nombreux lacets, avec des virages très serrés en épingle à cheveux. Au niveau de ces virages se trouvent de grosses marches, bien hautes, dont la surface est souvent trop petite pour recevoir une raquette confortablement. De plus, elles partent souvent de biais ou en dévers. Le chemin est très étroit, car nous longeons d’un côté un remblai de neige tassée et de l’autre, des pentes de neige bien raides peu engageantes. Hors de question, donc, de faire du hors-piste, d’ailleurs le manteau neigeux est trop épais pour nous permettre d’avancer sans s’enfoncer profondément en dehors du chemin. De temps en temps, d’autres embûches viennent ajouter un peu de piment : de gros trous bien profonds qu’on essaie, tant bien que mal, de contourner, des pierres planquées sous la neige, qui viennent traitreusement bloquer une spatule de raquette, des branches cassées ou des troncs affalés qu’il faut enjamber avec agilité. Et bien sûr quelques troncs d’arbres qui jalonnent l’itinéraire dont on ne sait pas trop s’il faut les considérer comme des amis ou des ennemis, car parfois on se cogne dedans, mais d’autres fois on s’appuie dessus fermement pour pouvoir se hisser sur une de ces grosses marches citées plus haut. D’ailleurs, ces arbres se purgent de leur excédent de neige de temps en temps, histoire de nous rafraîchir un peu ! Bref, c’est laborieux, c’est épuisant, c’est hyper-technique, et on n’avance pas.

Sandra, qui a filé devant, et qui est plus rapide que Bernard et moi, doit nous attendre longuement avec Jean, mais même elle, pourtant hyper-sportive, a déclaré cet itinéraire ingérable et trop stressant !!!

On franchit une deuxième chicane, celle-ci ornée de barbelés, que l’on négocie avec prudence pour ne pas déchiqueter nos vêtements. Elle marque la fin de cette pénible ascension.

On décide de déclarer forfait ; de toute façon il est midi. Pour ma part, je suis épuisée, affamée, et bien d’autre chose encore.

On cherche un coin sur un replat au soleil, car maintenant que l’on est presque sorti de la forêt, il nous caresse généreusement le dos et nous apporte un peu de réconfort.

On est au niveau du Col de la Buffaz. Certains vont un peu plus loin pour admirer la vue qui s’offre autour d’eux, mais Sandra, Bernard et moi ne faisons pas un pas de plus, et nous nous écrasons lamentablement sur ce moelleux tapis de neige baigné de soleil.

Comme dessert, nous apprécions le kouign amann de Francis, qui a été transformé en gâteau d’anniversaire pour moi, avec des bougies !!! Depuis que Francis a visité ma Bretagne, il a développé une addiction inquiétante à cette délicieuse spécialité pleine de beurre et de caramel qu’il sait où se procurer à Annecy !

J’ai quand même fait quelques petits gâteaux aux noisettes que l’on déguste avec du thé.

Les collègues de Laura nous quittent rapidement, mais nous ne tardons pas à en faire autant, car, rappelez-vous, le chemin est très technique, et il faudra qu’on soit rentrés à Lyon avant 19h… Nous sommes maintenant un groupe de 7, dont 4 DVs !

On repasse la chicane aux barbelés puis on se lance dans la descente qui s’avère tout aussi compliquée. Je passe pas mal de temps sur les fesses, au niveau des épingles à cheveux. Au bout de quelques temps, Francis me suggère d’enlever mes raquettes ! Ouf, les difficultés paraissent nettement moins soutenues à présent. Je pose ma main sur le sac de Francis et on descend comme en été, avec la neige en plus.

Bien vite, Francis suggère à Laura d’en faire autant. Il y a un hic, car Francis nous guide toutes les deux, Laura et moi. Que cela ne tienne, on va faire une triplette, différente de d’habitude, Laura va tenir mon sac, et moi celui de Francis. Ça fonctionne, super bien même. On ne glisse presque plus. On négocie les grosses marches, les branches, les pierres, les trous, avec agilité, par contre, un peu moins bien les troncs d’arbres, c’est vrai, car le front ou l’épaule de Laura en rencontrent quelques-uns de temps à autre. Mais on descend nettement plus vite.

Bernard et Sandra ont gardé leurs raquettes, eux, courageusement.

Quand on arrive à la chicane du bas, on rechausse nos raquettes, car on s’enfonce trop et le terrain est à peu près plat.

On regagne nos voitures vers 16h30.

On n’a fait, pitoyablement, que 459m de dénivelé !

Avec Bernard, dans la voiture, on se demande si on ne ferait pas mieux de s’inscrire au niveau zéro pour l’an prochain.

D’accord, je ne vous ai pas parlé du paysage, car on était un peu occupé, vous l’aurez compris, mais il était sûrement très beau, magnifique même…

Vivement l’été !!!

On a regagné Lyon-City avant le couvre-feu, quel exploit !!!

Bon, je tiens malgré tout à te remercier, Francis, car une telle journée laissera des souvenirs impérissables, et tu es resté zen, souriant et très prévenant tout au long de cet aller-retour mémorable. Tes qualités de montagnard m’ont permis de toujours me sentir en parfaite sécurité, même tout au fond de mon épuisement physique.

Merci à toute l’équipe qui a dû déployer beaucoup d’attention, d’énergie, de patience !

C’était génial !

Mais je ne sais pas ce qu’en penseront les collègues de Laura…

Jocelyne Briggs

Description

13 janvier 2019

Les inscriptions à cette randonnée sont fermées.

Activité

Boucle au départ des chalets du Fournet, sur la route du col des Prés (D206). Le sentier s’élève rapidement en lacets raides dans la forêt sur 300m et rejoint la crête, au sud du Grand Roc. Nous suivrons cette crête jusqu’au col de la Buffaz. Un dernier effort conduit jusqu’à la Pointe de la Galoppaz (1681 m) qui offre un panorama à 360 sur les Bauges, la dent D’Arclusaz, Chambéry, le Granier et la Chartreuse. Pique-nique au sommet et redescente en contournant la pointe par le Sud pour retrouver la forêt. Une descente en lacets serrés rejoint une large allée forestière qui revient au point de départ.

Carte IGN TOP 25 – 3432OT

Cotations

Longueur itinéraire : 2
Difficulté technique : 1
Distance / Dénivelé : 750 m / Alt. départ 1100 m – sommet 1681 m

Équipement

 Raquettes, bâtons, sac à dos, vêtements chauds, bonnes chaussures, lunettes de soleil, crème solaire, picnic et en-cas énergétiques, boissons.

Animateur

Jean

Date de l’évènement et rendez-vous

dimanche 13 janvier 2019

Rendez-vous Eglise de St Jean d’Arvey sur D912 / sortie de Chambéry / dir. Massif des Bauges / Aillon le Jeune

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