Week-end dans les Ecrins – Autour du Refuge de la Muzelle

Samedi 30 juillet

C’est une seule voiture de quatre personnes qui part de Lyon, ce samedi 31 août, pour retrouver les savoyards sur place, au parking de la Danchère dans les Ecrins. Pascale, notre accompagnatrice pour ce week-end, nous rejoindra aussi là-bas.
Nous accueillons un nouvel adhérent, Etienne, qui préfère tester GTA par un week-end de plein été !

Néanmoins, la météo n’est pas franchement très engageante : quelques orages en fin de journée, agrémentés d’averses passagères ou d’ondées occasionnelles. Tel est le bulletin météo pour le week-end. Pas très encourageant, certes, mais pas catastrophique non plus…

C’est donc à huit personnes, dont trois DVs que nous nous retrouvons au point de rendez-vous.
Entre temps, Pascale a pris quelques renseignements auprès des locaux et s’est entendu dire qu’il y avait eu des éboulements sur le chemin que nous devions prendre à cause des fortes pluies de ces derniers jours.
Mais il y a une autre solution : reprendre les voitures sur 2 kms pour aller jusqu’à Bourg d’Arud, nous permettant ainsi d’éviter le passage délicat.

A peine avant 10h, nous démarrons donc sur le sentier indiquant « Refuge de la Muzelle – 3h35 ».
On traverse le torrent sur un joli pont bien large et on serpente sur le chemin le long de la cascade de la Pisse, tapageuse et bruyante. Nous le longerons sur plus des deux tiers du chemin, totalement enveloppés dans son vacarme aquatique qui efface tous les autres bruits potentiels. Il est même parfois difficile de s’entendre !

La pluie, prévue pour 15h, arrive en avance, vers 11h… Premier arrêt, donc, pour protéger nos sacs.
Puis, profitant d’une légère éclaircie, Pascale nous propose de nous arrêter pour le pique-nique peu après 12h. Mais la météo va encore une fois bousculer notre planning : pas de chariot de desserts, d’ailleurs, pas de desserts du tout pour certains et bien sûr, pas de sieste. On repart au bout de vingt minutes, bien encapuchonnés.

Le cheminement est agréable, parsemé de joubarbes roses et de digitales jaunes. Certains passages sont bien raides, mais nous ne glissons pas sur ce schiste bien noir qui adhère aux semelles… Nous franchissons deux petits ponts sur le torrent.
Au sortir de la forêt, nous abordons une section avec de nombreuses petites marches qui ont été taillées pour faciliter la progression. Quand la pluie cesse, momentanément bien sûr, la vue n’est guère plus dégagée, car le brouillard est très épais…

C’est vers 15h que nous arrivons au Refuge de la Muzelle, situé à 2130 mètres d’altitude. Là, une petite surprise nous attend. Le gardien dit à Pascale qu’une personne de notre groupe a téléphoné la veille pour signaler que nous ne serions plus que six au lieu de huit… Surprise … Incompréhension, surtout. Le gardien n’est donc pas très content de ce changement incessant, mais Pascale non plus n’est pas ravie, car elle ne sait pas qui a appelé, sans la prévenir… Heureusement, le mauvais temps n’a pas subitement augmenté le nombre de personnes voulant dormir au refuge, ce soir, et notre dortoir de huit places, initialement réservé pour nous, est toujours disponible.
Nous avons de la chance, d’ailleurs, car les sanitaires se trouvent tout juste à côté de notre dortoir.

Nous allons boire un verre sur la terrasse, mais les chocolats et vins chauds sont plus appréciés que la bière. On se demande pourquoi !
Ayant quelques difficultés à nous réchauffer dans notre dortoir, nous décidons d’aller dans la grande salle où certains d’entre nous jouent aux cartes, pour passer le temps.

Un groupe de musiciens (deux garçons et une fille) sont montés de la vallée, avec tous leurs instruments, y compris une petite batterie, pour donner un concert au refuge ce soir.
C’est ainsi que nous mangeons notre soupe en musique, bien pêchue et dynamique, (la musique, pas la soupe, qui, elle, est très bonne aussi). La deuxième partie du concert a lieu après le repas.
Les instruments sont divers et variés : guitare, violon, harmonica, batterie, banjo, accordéon et même, un boa, un genre de biniou originaire du sud-ouest. Certains d’entre nous achètent le premier disque de ce groupe, La Palessou, qui sillonne en Oisans.

Pendant ce temps-là, il pleut toujours, mais nous, nous sommes au sec… Tandis que d’autres bivouaquent autour du refuge, les pauvres…

Dimanche 01 août

Nous avions prévu de monter au Col du Vallon, pour redescendre ensuite et faire une boucle jusqu’à la Danchère, mais le temps est tout couvert et Francis n’est pas enthousiaste car la descente du col est assez technique avec un passage aérien équipé de câbles. Le terrain est très humide et potentiellement glissant.
Après une longue hésitation, Pascale décide qu’il est plus raisonnable de redescendre sans passer par le col.
Etienne, qui fait sa première sortie avec nous, est évidemment bien déçu.

Nous repartons par le chemin composé de nombreuses petites marches. René me dira plus tard, qu’il a trouvé cet endroit magique : de nombreuses petites cascades venant du glacier de la Muzelle, convergent vers le gros torrent en contre-bas et forment un joli dessin de petites lignes très blanches qu’il aperçoit à travers l’épais brouillard, lui-même bien blanc et en mouvement. L’endroit a quelque chose de féérique qui l’enchante.

Nous perdons vite de l’altitude.
Au cours d’une mini pause, c’est au tour de Mylène de tomber sous le charme du paysage, qu’elle me décrit. Le torrent, dévalant de la montagne, arrive sur un petit goulet d’étranglement entre les rochers qui remontent assez raide sur quelques mètres pour replonger brutalement sur un long toboggan vertigineux. L’eau bouillonnante, toute blanche d’écume, s’engouffre dans ce défilé, offrant un magnifique spectacle, que plusieurs personnes fascinées, restent longuement à admirer.

On retrouve nos voitures à Bourg d’Arud et nous pique-niquons sur une table, bien confortablement. Il ne pleut plus, mais le soleil n’a pas décidé d’honorer ce premier jour du mois d’août.
Pascale propose de faire un aller-retour au Lac du Lauvitel situé à près de 3 heures de marche tout de même, mais la plupart d’entre nous manquent totalement d’enthousiasme pour repartir, sauf Etienne qui, de ce fait, va essuyer une deuxième déception dans la journée. Décidément, il doit penser que ces GTistes sont des vraies mauviettes !
J’espère qu’il va quand même avoir envie de revenir…

Du coup, Pascale monte au lac toute seule, tandis que nous sept allons visiter le village de Vénosc où nous allons boire un dernier pot pour arroser des retraites récentes, celles de Jean-Louis et de Véronique. Le serveur est un peu mal léché mais nous tolère quand même, avec le masque, sur sa terrasse. Il attend qu’on parte pour fermer son établissement, il est vrai qu’on est dimanche après-midi, malgré tout !!!
Nous nous séparons, puis reprenons la route et arrivons de bonne heure à Lyon, non sans avoir entendu quelques bonnes averses frapper contre le pare-brise.

Nous remercions bien Pascale pour cette jolie randonnée, même si en la refaisant, on découvrirait sans doute de somptueux paysages masqués ce week-end par le brouillard. D’ailleurs, nous lui suggérons de reproposer cette boucle, mais cette fois-ci en plein été !!!
Ce fut malgré tout un très bon week-end, agrémenté par la bonne humeur générale ainsi que par le concert surprise au refuge.

Merci à tous.
Jocelyne Briggs