
Séjour Corse – 28 mai au 12 juin 2025
Reportage
MERCREDI 28 – JEUDI 29 MAI 2025
On se retrouve sur l’embarcadère de Corsica Linea à Marseille, en provenance de différents horizons !
Une voiture de Lyon, deux autres de La Ciotat, deux autres personnes arrivent par les transports en commun de l’autre bout de Marseille, et une dernière voiture de Montélimar, dans laquelle je me trouve, puisque j’ai rejoint Joce V et Denis chez eux le mardi soir.
Au total nous sommes 14 personnes, bien qu’officiellement le groupe soit constitué de onze individus seulement. Mais comme Stephanie, l’épouse de Jean-Marc, et son amie Hélène proposaient de participer pendant quelques jours à cette escapade corse, je me suis discrètement invitée pour ces cinq jours. Nous les abandonnerons donc le lundi 2 juin pour regagner nos domiciles respectifs.
Tout d’abord, il y a un petit moment de flottement car les billets ne regroupent pas nécessairement les gens qui sont dans une même voiture, ce qui demande donc quelques réajustements, mais le contrôle des papiers et des billets se passent sans anicroches.
Le bateau part à 18h, ce qui lui laisse onze heures pour faire la traversée !
Nous prenons tous possession de nos cabines et nous nous retrouvons sur le pont pour assister au départ. Il y a un peu de vent mais le temps est beau.
Nous nous regroupons ensuite dans un salon intérieur pour piqueniquer.
Tout le monde se retranche dans sa cabine pour passer la nuit, bercés par les flots.
Les haut-parleurs nous réveillent à six heures aux sons de chant corse, pour permettre à ceux qui le souhaitent de boire un café avant de débarquer.
Nous arrivons à Bastia et cherchons un café pour prendre un petit déjeuner digne de ce nom. La saison vient juste de commencer et la serveuse n’est pas encore dans le rythme des touristes exigeants et il lui faut un certain temps pour satisfaire tout le monde.
Une fois rassasiés, nous empruntons une jolie route qui permet d’admirer le paysage. Nous passons par St Florent où nous faisons quelques courses alimentaires, puis, le tour du village. Enfin, première baignade pour les amateurs de natation.
Arrivés à Calvi nous prenons possession de nos trois mobile homes dans le grand camping, La Dolce Vita, spacieux et agréable. Nous arrivons pour trouver trois fois six places, ce qui fait donc 18 places pour nous tous, étant donné qu’il était également prévu de planter une tente. Il y a sûrement une erreur qu’il va nous falloir rectifier. Après vérification à la réception, ce n’est pas une erreur, mais une largesse de la part du camping, qui, se trouvant à court de mobile home 4 places comme nous l’avions demandé, nous fait cadeau d’un surclassement, ce qui nous convient parfaitement. C’est presque le luxe !
Le mobile home qui se situe au milieu des trois sera appelé « le Central », histoire d’apporter une touche d’originalité, et c’est là que nous allons nous retrouver pour les repas.
Le premier repas, d’ailleurs, sera composé des traditionnels gnocchis nappés d’un coulis de tomates confectionné par Joce V.
On se couche tôt ce soir-là avec pour projet de partir le lendemain à 8h.
VENDREDI 30 MAI 2025.
L’objectif est de parcourir et d’admirer la pointe de la Revellata, non loin du camping. On part par le chemin du haut jusqu’au phare, noir et blanc avec ses volets bleus, pour revenir par les plages.
La végétation est abondante ! immortelles, myrtes, orpin bleu, griffe des sorcières, Aloe vera gigantesque, figuier de barbarie en fleur, cyste, et quelques argousiers en fin de saison. Partout, du blanc, du jaune, du rose dans tous ses dégradés, où le fuchsia domine et attire le regard. Les photographes mitraillent de tous les côtés.
Sur le chemin du retour, première grosse halte la hanse d’Oscelluccia où a lieu la première baignade sur des galets. Puis, nous enchaînons sur la deuxième plage celle d’Alga, partiellement recouverte d’algues et de posidonie qui ne sont pas au goût de tout le monde. Les plus téméraires surmontent leur dégoût de marcher sur cette matière gluante pour obtenir la récompense de se baigner dans une eau turquoise paradisiaque !
Puis, en voiture, nous montons jusqu’à la Chapelle de Notre Dame de la Serre, où domine la statue de la Vierge toute blanche et toute neuve, puisque la foudre la coupée en deux récemment.
Au retour, nous nous arrêtons faire des courses alimentaires, et dans un magasin de sport.
Le repas se composera de poulet aux aubergines, plat préparé par Yves, le cuisinier en chef, assisté de plusieurs commis, assistantes, petites-mains… résultat : Un vrai régal.
SAMEDI 31 MAI 2025
Nous partons une demi-heure plus tôt que la veille, en voiture jusqu’à Lumio, point de départ de la rando, à 8h30. Nous montons jusqu’au village en ruines d’Occio, qui abrite une jolie chapelle rénovée, mais malheureusement fermée… Ce village n’est plus habité depuis 1918. Un magnifique olivier nous procure une ombre généreuse. De là, nous traversons plus ou moins à l’horizontal jusqu’à une deuxième chapelle, celle de Di Astella. Nous décidons de nous diviser en deux groupes : ceux qui vont attendre à l’ombre et qui engagerons une conversation avec un groupe de corses authentique pure souche, et ceux qui monteront au sommet du Capu Bracajo. La montée est un peu accidentée, avec beaucoup d’orpin bleu qui s’avèrent rose fuchsia (en effet, en Corse, il faut toujours s’attendre à des choses insolites et incongrues, et surtout ne jamais s’en formaliser). La végétation, donc, est un peu la même que la veille, avec beaucoup de branchages qui griffent les jambes de celles qui ont eu la bonne idée de se mettre en short ! Nous découvrons également l’herbe qui vaut son surnom à Christine dans le coin ! la népita, qui sert à parfumer de nombreux plats. Il s’agit en fait d’une marjolaine sauvage très parfumée. Puis nous regagnons le village de Lumio très pittoresque, avec des rues très étroites et pentues. Petite halte dans un café pour déguster des glaces, sûrement bien sucrées, mais au tarif bien salé.
Puis, Christine nous fait découvrir son magasin d’huiles essentielles et celui de produits régionaux. Les deux proposent des produits de qualité, véritablement corses. Comme on ne peut pas tout acheter, on se limite à quelques gourmandises typiques pour l’apéro, entre autres !
D’ailleurs on se dépêche pour aller le prendre cet apéro. Yves et Anna avec l’aide d’autres personnes, évidemment, vont nous préparer une fricassée de courgettes délicieuse et un plat de pâtes au pesto absolument succulent !
DIMANCHE 1 JUIN 2025
On décale encore le départ d’une demi-heure, soit 7h30.
(À raison d’une demi-heure d’avance par jour, c’est peut-être aussi bien pour moi que je ne reste pas tout le séjour !!!)
Tout le monde ne vient pas car la rando s’annonce ardue, longue et caillouteuse.
Direction le Refuge Carozzu.
Tout d’abord, un bon chemin très facile quasiment plat, puis une pente bien raide. La roche est de couleur beige qui devient orangée vers le haut des falaises bordant le sentier.
Ensuite, la pente s’adoucit un peu, mais le terrain devient cabossé, en quelque sorte, ça se corse !!! On franchit un premier petit gué sans eau, puis deux autres sur des pierres installées par nos bâtisseurs que sont Denis et Yves, puis une première passerelle népalaise.
Le sentier est très ombragé et agréable. La rivière sur notre gauche au début passe à droite ensuite.
Les oiseaux aussi semblent apprécier cette fraîcheur matinale car ils nous régalent de leurs chants mélodieux.
Juste après midi, nous arrivons à une bifurcation qui indique le refuge à une quinzaine de minutes, ou une deuxième passerelle népalaise spectaculaire, rejoignable en quinze minutes. Il nous faudra choisir car nous n’aurons pas le temps de faire les deux. Nous optons pour la passerelle de Spasimata. En fait, on mettra trente minutes à l’atteindre car le passage est classé ludico-technique avec des dalles au-dessus du torrent, des passages de câbles qui nous freinent un peu et un petit pas d’escalade pour finir.
Je traverse la passerelle avec Christine, et d’autres en font autant, dont Laura qui se fait photographier au milieu, toute seule, mains en l’air.
Cet endroit ombragé, est magnifique et, évidemment, propre à la baignade dans une jolie vasque, dont certains ne se privent pas, mais après le piquenique il faut redescendre car la route est longue.
Côté végétation, nous retrouvons la même que ces derniers jours, avec en prime, une grassette alpine (plante carnivore !).
Christine est très surprise de voir à quel point la nature est bien verte en bas, car d’ici un mois, ça sera tout grillé.
On se dépêche de rentrer pour se préparer car on va au resto, ce soir, c’est le jour de congé de nos cuisiniers.
Nous prenons malgré tout un petit apéritif au camping, histoire de se mettre dans l’ambiance et nous regagnons la paillotte Sunbeach, dont Christine connaît bien les propriétaires.
On mange très bien et rentrons nous coucher vers 22h30.
LUNDI 2 JUIN 2025
C’est notre dernier jour à nous trois, et comme c’est relâche aujourd’hui côté rando, on traîne au petit déjeuner, on lambine, on se prélasse, et surtout, on déguste les croissants et pains au chocolat offerts par Christine, qui est allée les chercher à l’autre bout de Calvi !!!
Puis, presque tout le groupe décide d’aller sur une plage très accessible au bout de la Pointe Spagne.
On se baigne et on se détend tandis que deux ou trois personnes sont restées au camping pour préparer le repas qu’on prendra « au Central » tous ensemble. (Il faut bien qu’il y ait des gens dévoués pour gérer l’intendance ! Merci à eux !)
Stéphanie, Hélène et moi quittons la joyeuse troupe vers 13h45.
La suite, je ne la connais que via quelques textos et coups de fils quand le réseau le permettait…
Jocelyne BRIGGS
Nous reprenons la chronique après le départ de Jocelyne, Hélène et Stéphanie, après une Ola magistrale qui célèbre leur départ du Dolce Vita, le camping où nous avons posé nos sacs durant cinq jours. La sieste peut commencer. Sieste ou temps calme avant que le groupe ne se sépare en deux. D’un côté, celles et ceux que leurs pas menés par Christine conduiront dans les villages perchés de Balagne, Les Pignes, San Antonino. De l’autre, les gourmands attirés par la perspective d’une glace dans la citadelle de Calvi. Remontée de la plage dans la baie de Calvi, les pieds dans l’eau, clins d’œil des paillottes dans les yeux et sauts des paras de la Légion étrangère au-dessus de nos têtes. La guerre, ses nécessités et l’actualité qui nous y prépare se rappellent à notre bon souvenir.
Au hasard des ruelles grimpantes, l’ascalinata Jacques Higelin qui mène chez Tao, piano-bar de la Citadelle, suggère une alternative à la folie des hommes dans « l’âme éternelle des pierres » où les enfants de la Citadelle Zalim, Elena, « s’aiment et se chamaillent au soleil ». L’âme du poète lance cet appel à célébrer la vie : « Vivez heureux aujourd’hui, demain il sera trop tard ! ».
Ses pas nous guident vers la cathédrale où se prépare un concert de polyphonies corses. Tandis qu’un guide évoque l’histoire des lieux à un groupe de touristes âgés, une photo capte trois points de vue de membres de notre groupe : l’intérêt de Joce pour l’architecture et les statues, le visage de Marie happé par une apparition surgie du fond de l’église et l’inclinaison spirituelle de Laura, indifférente au tumulte des visiteurs (à moins qu’elle ne dorme déjà).
Comment ne pas évoquer le glacier A Scola et ses glaces au brocciu, aux fleurs du maquis ou à la châtaigne qui nous tendent les bras face à la cathédrale ? Ne soyons pas hypocrites, c’était bien le but de notre effort en ce jour de relâche.
Le retour vers le camping s’effectue via une travée aménagée le long de la voie ferrée. 5 kilomètres et une heure quinze de marche ponctués par les appels répétés de Christine sur les téléphones portables. Grave question philosophico-culinaire : comment imaginer pré-cuire des pommes de terre à la vapeur si le but est d’obtenir des pommes de terre sautées à l’ail ? Au final, tout le monde se réconcilie sur un écrasé de pommes de terre mais la question reste en suspens.
MARDI 3 JUIN 2025
Objectif Girolata. Nous reprenons la route en un cortège de trois voitures, une pensée pour Joce, Hélène et Stéphanie qui ont débarqué sur le port de Marseille à l’heure de notre départ. Première halte, Argentella, la plage aux galets noirs où l’envie de ramasser tous les cailloux aux couleurs profondes, aux traces antiques, est la plus forte. Chacun(e) rêve à cet instant d’être un petit poucet à grosses poches. Qui n’a pas emporté quelques galets ou des cailloux de la planète Corse ce jour-là ? Nous poursuivons la route pour un déjeuner à l’ombre des arbres sur un parking surplombant une mer turquoise à l’entrée de Galéria. La chaleur grimpe aux limites de la Haute-Corse et de la Corse-du-Sud. Une route sinueuse traversant le maquis conduit la folle équipée à un col qui nous offre en cadeau d’accueil une vue imprenable sur le golfe de Girolata. Suivre la route jusqu’au col de la Croix (A Bocca a Croce), laisser la voiture sur l’aire de stationnement, prendre le nécessaire pour deux nuits sans rien savoir de l’envoûtement qui nous attend.
Un panneau indique la direction de Ghjirulatu (Girolata), l’un des rares villages de l’île que l’on atteint uniquement par la mer ou par deux chemins pédestres : le plus long part de Galéria, à 780 m d’altitude, c’est le Tra Mare a Monti, un sentier reliant Calenzana à Cargèse qui suit une section du sentier Mare A Monti Nord, le second est le Sentier du Facteur, celui que nous avons choisi (6,5 kms, 4 h, dénivelé 270m). Nous empruntons un sentier boisé en pente légère qui s’annonce relativement aisé, du moins jusqu’à la plage de Tuara qui nous offre le bleu profond de la mer à cette heure chaude de l’après-midi, l’ocre et rouge intemporel de la roche qui s’y noie, et le vert du maquis. Où l’on se découvre Robinson Crusoé sur l’Île de Beauté. Que l’eau y est chaude, semble dire Anna, sirène en son rocher. Le temps s’est arrêté.
Lorsque nous reprenons le sentier, c’est pour monter et éprouver la difficulté des sentiers pierreux, de passages techniques et le chaos de la roche. Un taureau égaré le long du chemin nous ignore allègrement. Aussi ne faisons-nous rien qui serait susceptible de le déranger. Le chemin escarpé – ou du moins est-ce l’impression de fin de journée -, domine soudain le golfe de Girolata, le village et, en surplomb, le fortin érigé par les Gênois au XVIe siècle lorsqu’ils réalisent un vaste réseau de défense et de surveillance du littoral corse. Mélange de tour génoise et de citadelle, sa blancheur donnait l’impression, depuis le large, d’un système de défense imposant. Après avoir traversé la plage où se promènent des vaches faméliques vivant à l’état sauvage entre Galéria et Osani, nous parvenons à l’auberge du Cormoran. La soupe de poissons maison, le veau aux pâtes à la bolognaise et la crème aux agrumes farcie d’orange amère auront raison de la fatigue du jour. Une liqueur de myrte pour certains annoncera le voyage délicieux des rêves nocturnes.
MERCREDI 4 JUIN 2025
Réveil attablé autour du petit déjeuner et des confitures maison aux arbouses, à l’orange amère ou à la figue. Et le pain maison. L’invitation au voyage de la journée est lancée. Direction le ponton, la rencontre avec Serge, le frère de Joseph Teillet autre pêcheur local, vivant reclus à l’écart des touristes, l’amer père de Charles au pied amoché qui a hérité du Cormoran. Tout le monde suit ? Serge a une devise imparable : « Le matin je ne fais rien pour mieux me reposer l’après-midi ! ». Nous montons à bord de son bateau, aidés par son épouse, pour une balade en mer dans la réserve naturelle (depuis 1975) de Scandula, presqu’île sauvage de 9OO hectares terrestres, envoûtante, mystérieuse parfois, qui englobe Girolata. Christine, Laura et Rose restent à quai, elles connaissent déjà la réserve. Baignade pour elles, festival de couleurs, de lumières, de fraîcheur mais aussi d’histoires et d’anecdotes en tout genre à bord du zodiac de Serge qui enchaîne cigarette sur cigarette pendant les deux heures de la visite.
Nous apprenons que Girolata n’a été habité de manière permanente que depuis le XIXe siècle et constituait le seul abri maritime pour les marins, entre Ajaccio et Calvi. Il y eut jusqu’à 40 enfants au village après la guerre et aujourd’hui seuls 20 habitants y vivent à l’année. Les éleveurs appelés à la guerre furent contraints d’abandonner leurs troupeaux de chèvres. Beaucoup ne sont pas revenus et les chèvres de la réserve sont devenues sauvages. Elles seraient aujourd’hui en voie de disparition. Nous verrons des chèvres « qui n’ont rien à envier aux chamois » selon notre guide qui fait preuve d’une grande acuité pour les repérer dans les hauteurs de la roche. La réserve selon les guides touristiques abriterait plusieurs milliers d’espèces animales : outre les chèvres, reptiles divers, chauve-souris et de nombreux oiseaux (cormorans, faucons, aigle royal, balbuzards, merles bleus, fauvettes, etc). Marie guette les oiseaux à la jumelle. Légère distorsion : balbuzards, aigles et chèvres seront les seuls animaux croisés au cours de la visite de la réserve. La faune s’étend aussi à ceux, nombreux, qui vivent sous l’eau : mérous, dentis, murènes, rougets, sars, mais aussi langoustes, gorgones et coquillages. La visite nous conduit au-delà de l’île de Gargalo, dont la tour génoise domine à 129m. L’île est sensée être la plus à l’ouest de la Corse selon notre guide qui enchaîne informations à vérifier, anecdotes et histoires en tous genres sur la réserve ou sur la Corse. Florilège :
« Marseille a été rattachée à la Sardaigne… il y a très longtemps », « La Méditerranée est comme une jeune fille de 18 ans qui découvre un point noir sur son visage dans le miroir. Elle peut ne pas y prêter attention ou s’y déchaîner ». « Dans la réserve, la vitesse est limitée à 20 nœuds. Je les dépasse quand il le faut ! » mais l’histoire ne précise pas quand. « Si vous voulez être tranquille pour prendre votre café au bar le matin, vous entrez dans l’établissement et vous demandez : Quel est le plus beau village de Corse ? Ensuite, vous allez vous asseoir et buvez votre breuvage pendant que tout le monde se bat ».
Le retour voit le groupe se séparer entre ceux qui veulent se baigner dans une crique, ceux qui refusent d’y descendre car mal chaussés, celles qui vont y descendre, ceux qui vont pique-niquer ailleurs. Quant à l’après-midi, il s’égrènera entre sieste pour les uns, baignade prolongée pour d’autres, lecture ou disparition pure et simple (la géolocalisation généralisée n’est pas à l’ordre du jour) encore pour certains. Et tous de se ranger peu ou prou à la devise de Serge énoncée le matin, dans ce décor paradisiaque que la saison d’été transformera en enfer. Gorgone, selon le spécialiste de la Grèce antique, historien (et résistant) Jean-Pierre Vernant, y sera « chez elle au pays des morts dont elle interdit l’entrée à tout homme vivant ». Choisissez donc la saison comme vous y invite Le Cormoran le soir au dîner. Pas de menu mais des plats que l’on prendra plaisir à nommer pour une hypothétique carte à venir. Ce sera la Caillette de légumes, enroulée dans une tagliatelle de courgette sur lit de salade girolataise, par exemple. Il faudrait aussi mentionner les croustillants de pain maison aux saveurs d’huile d’olive. Même les deux sortes de fusili (pâtes torsadées) au pesto ou au fromage sont maison ou encore le clafoutis chocolat-orange-noisette. L’éternité commence à Ghirulatu.
JEUDI 5 JUIN 2025
Le retour de Girolata emprunte une variante du Sentier du Facteur jusqu’à la plage de Tuara. Partir avant la chaleur. Un dernier regard pour le golfe que l’on domine et le serment murmuré d’y revenir. Arrêt sur la plage pour une baignade matinale ou non et, Christine, Brigitte et Denis ne quitteront le lieu qu’une fois retrouvés les bouts de bois, patinés par le sel et le temps, laissés à l’aller.
Après un pique-nique Bastelles aux blettes et brocciu (chaussons corses) ou pizzas de la paillotte, tomates et abricots, nous retrouvons les voitures pour prendre la route de Porto, l’une des plus sinueuses du séjour, à l’exception de celle qui nous mènera de Vico à Guagno par erreur en raison d’un panneau indicateur défoncé à la chevrotine. Mais c’est une autre histoire.
Porto, l’Utile (le supermarché pour le ravitaillement) et l’agréable (baignade, plage pour la majeure partie du groupe ou balade jusqu’à la tour gênoise pour Rose). Tandis que certains prolongent la baignade, les autres reprennent la route du col de Vergio après un détour par Ota, village accroché à la montagne, où vécut pendant une vingtaine d’années un ami proche de l’un des membres du groupe qui portait le même nom. Une des rares personnes rencontrées dans les rues du village endormi à l’heure de la sieste nous conseillera d’ailleurs d’aller visiter le musée de la Corse, à Corte qui a ouvert ses portes en 1997 « afin d’accueillir le fonds d’ethnographie, collecté par le père Louis Doazan, missionné par le musée national des Arts et Traditions populaires », lequel avait été notamment prêtre à Ota.
Nous retrouvons les baigneurs à Evisa, installés devant une glace et le cortège monte, dans une montagne quelque peu hostile, jusqu’au Col de Vergio (Bocca à Verghju), le col routier le plus haut de l’île pour rejoindre, 1,5km plus loin le Castellu di Vergio, la station de ski du col qui ouvrait autrefois des pistes de ski de fond l’hiver, et le refuge où nous passerons deux nuits. Le dortoir permet de loger toute l’équipe qui se rend à l’hôtel pour les petits déjeuners et dîners. « Blanc ou cuisse ? » éructe le chef cuisiner nous reprochant de ne pas avancer suffisamment vite au self. Il s’excusera le soir suivant ayant appris la composition de notre groupe, non sans avoir préparé des cannellonis aux épinards et au brocciu. Et le souvenir du fiadone effacera les humeurs du chef descendu du Touquet pour la saison (ceci explique la présence de crème fraîche dans les cannellonis). Le temps de cet unique plat, la totalité du groupe, à l’exception de Denis et Bernard, vire végé.
Le soir de notre arrivée, Anna, Marie et Joce préparent la salade pour le pique-nique du lendemain. Tous les midis, nous aurons des salades variées (quinoa, riz, couscous… agrémentés de tomates, œufs durs, concombre, ou betteraves, maïs…) complétées par des sandwiches préparés avec la charcuterie du petit déjeuner pour celles ou ceux qui le souhaitent.
VENDREDI 6 JUIN 2025
Aujourd’hui, le groupe se scinde sur proposition de Christine, en raison des difficultés techniques pour atteindre le lac de Nino pour les déficients visuels. Regroupant Bernard, Anna, Laura et Jean-Marc, Denis et Christine, le premier groupe empruntera le même sentier depuis la maison forestière de Poppaghia – que nous atteignons en voiture – jusqu’aux bergeries de Colga, 400 mètres plus haut. L’autre composé de Joce, Marie, Brigitte, Rose et Yves, poursuivra le chemin jusqu’au lac, situé près de 400 mètres plus haut. Le sentier démarre au-dessus du parking en sous-bois par une pente douce. Nous longeons le ruisseau de Colga que nous traverserons par deux fois avant d’atteindre la bergerie et son enclos près duquel nous nous arrêtons pour boire avant d’attaquer la deuxième partie du parcours. Finie l’ombre, nous affrontons les blocs de pierre qu’il faut escalader et le sentier caillouteux sous un soleil qui nous caresse la couenne. Ambiance western ou un peu désert de feu. Bon, n’exagérons rien mais la pente est raide quand même. D’ailleurs, un chameau et un dromadaire de pierre nous attendent au col, preuve de notre traversée du désert avant de redescendre vers le lac (alt.1 780 m) et ses pozzines, « tourbières acides très planes parsemées de trous d’eau (pozzi, puits en corse) que l’on trouve entre 1 600 m et 2 200 m d’altitude ». On y compte aussi de nombreuses espèces végétales, joncs, renoncules porte-cœur, potentille anglaise, pâquerettes des neiges, grassette corse… Autant de noms poétiques recueillis sur Wikipédia. Mais de nénuphars, nulle trace.
Arrivés en fin de matinée, nous avons le temps de faire le tour du lac que nous interrompons à mi-chemin pour la pause méridienne suivie d’une sieste paradisiaque les pieds dans l’eau ou presque. Traversant à travers l’herbe (marécageuse, par endroits), nous croisons les vaches aperçues depuis le col ainsi que le GR 20. La descente jusqu’aux bergeries nous prend autant de temps que la montée (1h15).
Nous pensions y retrouver nos petits camarades mais ils sont déjà sur le chemin du retour. Nous nous arrêtons près de l’eau du ruisseau après la visite de la bergerie, l’âtre encore noirci de fumée, un petit banc posé devant, une table, deux lits superposés et un établi. Le temps d’imaginer la vie en montagne au temps des transhumances. Il y eut plusieurs milliers de bergeries en Corse, vestiges d’un pastoralisme très actif.
Alors que nous nous sommes égarés du chemin, nous sommes appelés par Denis et Jean-Marc qui redescendent des bergeries avec le premier groupe. Nous commencions à penser rebrousser chemin jusqu’à la dernière balise jaune, nous étant égarés depuis plusieurs minutes. Leur rencontre nous permet de gagner du temps et de ne pas arriver trop tard pour les cannellonis, prendre la douche et préparer la randonnée du lendemain car nous devrons partir tôt si l’on veut ne pas arriver trop tard l’après-midi à Vico.
SAMEDI 7 JUIN 2025
Départ matinal y compris pour une multitude de jeunes de divers pays qui ont campé pour certains sommairement à l’étape du jour. Les vaches ont envahi la route du col de Vergio (Bocca à Verghju) à l’heure du petit déjeuner. Nous découvrirons un peu plus tard au col les cochons noirs corses qui évoluent en liberté (u porcu neru), attirés par nos sacs à dos et l’odeur des pique-nique. Nous ne traînons pas au col d’autant que la statue monumentale du Christ-Roi, monolithe de granit de 25 tonnes, installé depuis 1984, mérite que l’on dénonce son sculpteur (corse), Noël Bonardi. Dire qu’elle orne le col serait une insulte à la beauté sublime du paysage qui bascule entre Haute-Corse et Corse-du-Sud.
Nous voilà partis pour une boucle. Direction les bergeries du Radule puis la cascade du même nom. Une nouvelle fois, Christine a tout prévu : parcours allégé pour ceux qui ont des difficultés ou se sentent fatigués, parcours complet pour les autres. Menu à la carte. Le chemin serpente au départ à travers une forêt de pins Laricio et de bouleaux. Puis nous rejoignons un chemin pierreux exposé au soleil et le GR 20 qui mène jusqu’au refuge de Ciottulu di i Mori. Soudain, la cascade se fait entendre, et les bergeries de Radule se découvrent. Petit hameau pastoral où deux bâtiments en pierre, l’un pour l’habitation, l’autre pour la fabrication du fromage, un enclos et des bidons de lait, nous accueillent le temps d’une pause.
Peu après la bergerie, nous rejoignons une passerelle qui permet de traverser le Golu, le plus grand fleuve de Corse. Il se jette dans la mer Tyrrhénienne, à l’est de la Corse. Rejoindre la cascade de Radule nécessite de crapahuter un peu avant d’y accéder. Mais quel bonheur après une matinée de marche sous le soleil de plonger (rapidement) dans l’eau (glacée) de la vasque sous la cascade. Lieu idéal de pique-nique entre ombre et soleil. Le groupe se sépare en deux pour poursuivre le sentier. Christine part avec Bernard et Anna jusqu’au Fer à Cheval, accessible par la route où une voiture viendra les y chercher. L’autre groupe remonte jusqu’au refuge d’où nous partirons pour Vico. La fin du sentier semble quelque peu interminable et l’eau de nos gourdes a chauffé.
Depuis le col de Vergio, la départementale 84 redescend vers Evisa et Porto que nous laissons à notre droite pour rejoindre Cristinacce puis Vico, dans des paysages somptueux, après 35 kms d’une route où l’on croise ici ou là chèvres ou cochons. Nous descendons directement vers le camping A Sposata, situé près du Col Saint Antoine, qui domine Vico, où des bungalows nous attendent.
Leur distribution réalisée (l’un pour Christine, Rose et Bernard, le deuxième pour Marie, Anna, Brigitte et Laura, le dernier pour Joce, Denis, Jean-Marc et Yves qui retrouvent leur intimité) et le temps de découvrir qu’un seul a de l’eau chaude (pas de douche sauf à l’eau froide, concentration de la vaisselle dans un seul bungalow), Joce et Yves prennent la direction de Vico pour une visite avant fermeture de la superette Utile, du boulanger et du primeur où l’on trouvera même du gingembre frais. Quelques victuailles sont nécessaires pour le soir, le petit déjeuner et le pique-nique. L’enquête corse peut débuter. Nous découvrons que le gérant est corse, a grandi à Vico, son épouse est originaire de la Drôme (près de chez Joce et Denis) où les époux ont un pied à terre qu’il faut entretenir ce qui explique l’absence de son mari pendant notre séjour. En notre absence, le dahl, mené de main de maître par Jean-Marc et Anna cuit lentement. Délicieux Dahl qui tentera de nous faire oublier la mésaventure de l’eau. Sans savoir que ce n’est qu’un début.
DIMANCHE 8 JUIN 2025
Le séjour à Vico connaîtra un rituel matinal quotidien. A six heures du matin, descente vers le village afin d’y chercher le pain frais et de prendre un café au village caressé lentement par le soleil levant qui se dévoile de l’autre côté des sommets.
Nous rencontrons le boulanger qui se prénomme finalement Christian, mais aurait dû porter le nom de son grand-père Joseph, comme le veut la tradition. L’insistance de sa mère eut raison des traditions familiales. Christian est jeune boulanger. Il a repris, il y a deux ans, la boulangerie fermée depuis quelques années, à l’âge de… 69 ans, une fois arrivé à la retraite. Lui prépare les bastelles, le fiadone et autres recettes traditionnelles mais ne fait pas le pain. Il l’achète et le cuit dans son four. Lever tous les jours à 3h30 du matin. Son épouse officie en tant que traiteur dans un local mitoyen. La répartition très précise des tâches n’est pas sans rappeler celle de Serge et de son épouse au sein de l’entreprise familiale d’excusions en mer dans la réserve de Scandola.
Nous laissons le pain et le fiadone chez Christian le temps d’aller boire un café jusqu’au café Paoli. Le nom n’a pas changé mais ce n’est plus un restaurant. Il semble que les propriétaires aient changé et l’accueil n’est plus le même. Le café Paoli serait-il exclusivement réservé aux Corses ? À tout le moins, il semble préférable de ne pas avoir à formuler de demande précise. Un thé noir ? Non, juste du thé vert. Un café allongé avec du lait ? Un café allongé est un café allongé, on comprend vite qu’il n’aurait jamais fallu demander du lait, que l’on obtiendra malgré tout à condition d’aller le chercher au bar. Autour de nous sur la terrasse, des habitués. Des hommes, exclusivement. Les discussions portent sur la vie locale. L’un des habitués traite d’affaires immobilières au téléphone, tout le temps de notre présence.
Le lien avec le café Paoli sera définitivement rompu le lendemain. Une seule table est disponible en terrasse à notre arrivée. Nous nous y installons et passons commande. Le patron, de retour avec les boissons, nous en profitons pour lui demander de nettoyer l’étron d’oiseau qui trône au milieu de la table. Revenant avec une éponge, il n’en enlève, ostensiblement, qu’une partie. C’en sera fini du café Paoli.
À notre retour au camping, nous apprenons que le chauffe-eau du seul bungalow qui disposait d’eau chaude a explosé. Une fuite d’eau, rapidement interrompue grâce à la présence d’esprit et à l’intervention efficace de Denis, permet d’éviter l’inondation des affaires de ses occupants. Nous pouvons passer au petit déjeuner après avoir obtenu la mise à disposition d’un bungalow inoccupé pour l’accès à l’eau, chaude ou froide. L’histoire d’eau nous vaudra une longue assertion de Frédéric, le gérant, sur les mésaventures de la maintenance coûteuse et peu efficiente des équipements du camping. Il vient, nous affirme-t-il, de dépenser 2 000 euros pour la révision des chauffe-eaux. « Et le boulot n’est pas fait ! », déplore-t-il.
Les échanges avec Frédéric lui seront l’occasion de nous présenter Babeth, sa mère, qui habite la maison à l’entrée du camping. Inutile de préciser qu’une partie importante de son activité est occupée à découvrir ce qui se passe dans la limite des lieux. C’est pourquoi l’hiver lui est pénible. Aussi cherche-t-elle désespérément un campeur, fortuné de préférence, qui la « promènerait sur le continent durant la saison hivernale. »
Les événements de la matinée nous ont suffi à renoncer à une randonnée dans les calanques de Piana qui aurait nécessité une heure de voiture à l’aller comme au retour. Le groupe opte pour une baignade suivie d’un pique-nique sur une plage au nord de Sagone. Nous apprendrons par Christian, le boulanger, que Sagone dépend de la commune de Vico et que la plupart des investissements y sont concentrés au détriment de Vico… qui se meurt, à son grand regret.
Les baignades en Corse recèlent un plaisir inégalé et indescriptible. L’eau oscille entre 23 et 25°, les dauphins du groupe s’y meuvent longuement et l’eau de la Méditerranée apaise l’ulcère de Bernard. Le pique-nique à l’ombre des pins impose une sieste, le corps effleuré doucement par l’air du large.
La sieste pourrait durer encore, dans la torpeur du début d’après-midi. Le temps d’un flash littéraire, on rejoint Marguerite Duras dans Les petits chevaux de Tarquinia, quelque part en Italie. On dirait le Sud. Volets fermés et immobilité. Nous nous arrachons à cet instant suspendu pour reprendre la route jusque Cargèse, l’ancienne cité grecque qui referme le golfe Sagone, ses ruelles, ses églises. Jean-Marc achète le chapeau de ses futures randonnées à un Corse, supporter de l’équipe de foot de Lens depuis 20 ans. Nous poursuivons dans les rues silencieuses entre des portraits au pochoir d’Yvan Colonna, dans ce haut lieu du nationalisme corse, jusqu’à l’église Saint Spyridon, « la grecque ». De rite orthodoxe et de style néogothique, à l’intérieur richement décoré, elle fut érigée au XIXe siècle par la communauté grecque occupant le village. Les collines qui la bordent descendent lentement jusqu’à la mer d’où l’église blanche se détache. Agréablement ombragée à l’heure où nous la visitons, nous restons un moment sur son esplanade à admirer les terrasses luxuriantes qui plongent dans l’eau et l’église de l’Assomption, « la latine », qui lui fait face. L’église catholique est bordée en façade d’un parvis orné d’un magnifique olivier et le pavé sous le porche regorge de galets ocres ou gris aux joints sablés. À l’intérieur, une curiosité : l’un des murs, peint, révèle un soldat de la première guerre mondiale et une Marianne portant drapeau, de couleur grise, et l’inscription « Cargèse à ses glorieux enfants morts pour la patrie », bordé de marbres aux noms incrustés des disparus. L’un des rares lieux de culte accueillant ce symbole de la République reconnaissante à ses morts (mais le drapeau n’est pas tricolore).
L’heure de la glace, autre rituel du séjour, est venue. Nous reprenons la route de Sagone, pour découvrir « l’univers glacé de Pierre Geronimi, maître artisan glacier » et ses glaces à la châtaigne, offertes par Rose, qui nous ravissent le palais.
Au retour à Vico, deux tâches nous attendent, la préparation du dîner et la recherche d’un restaurant pour la dernière soirée de notre séjour. Nous filons à l’auberge du Col, proche du camping, où nous accueille Jean-André, avec lequel le contact et la négociation sont facilités, lorsque Jean-Marc évoque le lien avec le père Louis Doazan, qui vécut de longues années à Vico, jusqu’à sa mort. Jean-André évoque celui qui l’a marié avec respect, tendresse et émotion. Après présentation du menu et de son prix (négocié), lors du dîner sur la terrasse du bungalow, le choix du restaurant est validé par l’ensemble des membres du groupe.
LUNDI 9 JUIN 2025
La journée débute par le rituel de la descente à Vico. La route serpente jusqu’au centre du village. L’absence de trottoirs la rend dangereuse car, même à cette heure matinale, elle est relativement empruntée par les automobilistes qui descendent à Sagone ou Ajaccio. Le boulanger nous accueille jovialement. Les rares clients qui se succèdent interrompent à peine la discussion que nous avons avec lui. La vie passée dans le bâtiment – il possédait son entreprise – ne lui a pas permis de percevoir une retraite suffisante. C’est pourquoi il a repris la boulangerie fermée trois ans auparavant. Il y a bien une autre boulangerie dans le village mais celle de Christian ne ressemble à aucune autre. Le lendemain, jour d’oral de français pour les lycéens, l’un d’eux viendra à 8h acheter un croissant, le ventre noué, et le boulanger lui proposera de le payer plus tard. De fil en aiguille, nous parlons de choses et d’autres, et lorsque nous évoquons le dîner prévu le mardi soir à l’auberge du Col, il nous apprend que Jean-André est son cousin. Cela explique pourquoi nous avons vu, à l’auberge, des bastelles et des chaussons en vente ressemblant étrangement à ceux de Christian. Ils provenaient de sa boulangerie. La famiglia ! Il est vrai qu’en Corse, on part sur le continent chercher du travail ou on reste au village de ses ancêtres.
Vico, le village a les traits d’une entité homogène. Et pourtant, dit Christian, il y a ici la Haute-Corse et la Corse-du-Sud. Comme une frontière qui sépare le village en deux même si la ligne de séparation des deux départements est située plus au Nord, au col de Vergio. Il y a ceux qui ne viennent jamais de ce côté du village. Le maire actuel par exemple, que Christian connaît bien. Il est intervenu dans la nouvelle mairie du village décidée par l’édile, afin de corriger des malfaçons. Lorsque notre ami a ouvert et redonné vie à cette ancienne boulangerie, le magistrat n’est même pas venu le saluer et ne s’est jamais arrêté pour lui acheter la baguette… ou le fiadone.
Mais il s’agit de ne pas s’attarder. Il nous faut ramener le pain et partir randonner au lac de Creno, uniquement accessible par des sentiers, qui domine les villages d’Orto et de Soccia. 16kms seulement à parcourir mais une demi-heure de voiture pour y parvenir à condition de ne pas se tromper. Depuis Vico, après avoir traversé le village de Murzo, il n’y a qu’un seul embranchement pour rejoindre Soccia… Nous avons réussi à le rater pour cause de panneau indicateur criblé de balles de gros calibre. Nous grimpons par une route sinueuse et abrupte jusqu’au village de Guagno (la plus sinueuse de Corse à l’exception de la D84 près de Porto, comme nous l’avons mentionné plus haut) où il devient impossible à deux voitures de se croiser. Demi-tour et descente en sens inverse par une route à rendre malade toute personne qui n’est pas originaire du pays.
Nous traversons le village de Soccia jusqu’à deux parkings situés plus haut. La randonnée débute au second parking où trône une grande croix métallique près d’une parcelle en forme d’héliport. La première partie du sentier grimpant est rocheuse et exposée au soleil. Il est préférable d’avoir prévu de l’eau. En se retournant, nous bénéficions d’une vue profonde sur les vallées et apercevons Vico et à sa gauche le couvent à l’italienne du XVIe siècle qui se détache par sa blancheur sur la verdure du maquis. Un groupe d’adultes qui y fait un stage de yoga nous dépasse sur le chemin. La deuxième partie du sentier, nous marchons à l’ombre des pins environnants.
Nous atteignons une fontaine, la Funtana di a Veduvella, source d’eau douce qui nous rafraîchit après la première partie effectuée sous le chaud soleil de juin qui selon certains annonce un été très chaud. Quelques minutes plus tard, les pozzines verdoyantes du lac de Creno émergent au détour d’un virage. Le lac entouré de pins qui se reflètent dans l’eau et ses nénuphars en fleurs culmine à 1 310 m. Le Lavu a Crena est le plus bas des lacs corses et se situe en zone forestière. Il abrite aussi bien des populations d’oiseaux d’eau (grèbes, poules d’eau) que des espèces forestières (sittelle, bec croisé, grimpereau des bois), apprenons-nous sur le site Bouger et voyager.
Un lieu idéal pour un pique-nique et une petite sieste sous les pins. Déjà, l’arrivée à Marseille et les divers départs de la cité phocéenne, trois jours plus tard, s’organisent. C’est la première fois qu’est évoquée la fin du séjour. Nous empruntons le même sentier pour redescendre aux voitures. La chaleur grimpe et nous allons la retrouver au-delà de la zone forestière. Sur le chemin pierreux exposé au soleil, un couple nous double. Quelques minutes plus tard, nous retrouvons les deux personnes arrêtées au bord du chemin, la femme, le visage épongé par son compagnon, son fils en l’occurrence, et le T.shirt en sang. Nous appelons les secours quand un couple arrive à notre hauteur. L’homme se revendique magnétiseur et déclare être en mesure de stopper le sang. Il positionne ses mains à courte distance de chacune des plaies au visage et, effectivement, son intervention produit l’effet recherché. Impressionnant ! Cela nous permet de voir le caractère relativement superficiel des blessures et rend le recours à l’hélicoptère de la sécurité civile inutile. Redescendus au parking, nous attendons l’arrivée des sapeurs-pompiers de Vico.
Le retour au village s’effectue sans encombre avec une halte à la paillotte située en amont du village, arrêt boisson pour les uns et baignade dans le torrent sous l’arche du pont pour les autres. Retour au camping pour une douche et toujours pas d’eau chaude dans deux des bungalows. Le matin, une intervention, précaire, a cependant rétabli l’eau dans le troisième. Il ne reste plus en cette fin de journée qu’à retourner à l’auberge du Col pour confirmer le menu du lendemain soir : dix charcuteries corses et une tomate mozzarella en entrée, dix sautés de veau et une omelette au brocciu, pour le plat accompagné de beignets de fleurs de courgettes, huit glaces au brocciu et trois tartes aux pommes en dessert. La dernière soirée s’annonce bien. Cela mérite une bière ou une boisson sans alcool, au choix, après un échange joyeux avec Jean-André, le patron de l’auberge !
MARDI 10 JUIN 2025
Le temps s’est arrêté ou suspendu. Ce doit être cela la magie corse. Où l’on ne s ait plus ce qui est du jour ou d’un autre jour. C’est la fin du séjour et la chronique ne se soucie plus du temps. De toute façon, le séjour va s’arrêter comme il aurait pu continuer. Dans nos têtes, nos souvenirs, la reconstruction du temps ou la plasticité de nos échanges. C’est ce matin-là ou un autre, mais plus sûrement celui-là que Joce nous a rejoints au café Paoli (où l’on s’était juré de ne plus retourner, que s’est-il passé ?), en attendant l’heure de l’ouverture de la superette Utile et celle de l’autre boulangerie que, jamais nous ne nommerons (pour cause d’impartialité). Ce n’est pas celle de Christian. Nous achèterons des fruits pour le pique-nique du lendemain, de la confiture pour le dernier petit déjeuner et peut-être celui du jour, un peu de pain, on ne sait jamais. Un temps où tout bascule parce que rien n’est écrit. Enfin, si, un peu. La baignade à Sagone, la plage où nous nous sommes baignés il y a deux jours, le dimanche, le pique-nique sur la plage pour certains, le retour au camping pour d’autres quand déjeuner à l’ombre est plus agréable, et les retrouvailles avec l’intendante du couvent Saint-François pour le dernier, une visite dans la chambre du père Louis Doazan et le dépôt de cailloux ramassés plus tôt sur la plage d’Argentella au pied de sa tombe, le temps de glisser un clin d’œil complice.
L’après-midi s’annonce et le soleil glisse sur le temps. Pendant que la plupart vont se prélasser au camping ou se balader, Christine, Laura, Jean-Marc et Yves optent pour la baignade, la dernière dans des vasques, près de la paillotte, en contrebas du pont, à la sortie de Vico. Où l’on se surprend à regarder avec les yeux de celle ou de celui qui ne voit pas lorsque le courant peut soudain nous dévier, nous emporter ou nous heurter à la roche. Chercher une autre vasque qui appartient au souvenir de Jean-Marc, mais les souvenirs sont terribles, ils ne ressemblent que rarement à la réalité. Chaque récit nous rappelle que notre mémoire n’est que reconstruction. Chaque lieu est un instant, une histoire où on ne revient jamais. Jamais de la même manière. C’est pourtant là que nous aurons passé le milieu d’après-midi avant la visite du couvent de Saint-François.
Cette visite est liée à l’histoire du père Louis Doazan, évoqué plusieurs fois dans ce récit. C’est le dernier lieu où il vécut, là où nous nous sommes rencontrés, après de nombreuses années d’échanges épistolaires et téléphoniques réguliers, les liens du sang nous importaient peu. Nous riions de tout, discutions philosophie ou ethnographie, religion et spiritualité, parlions des régions où nous avions vécu (Corse, Picardie, Béarn), généalogie d’une histoire commune ou non, ou restions en silence. La dernière fois que j’étais venu à Vico, j’étais arrivé le matin par le premier avion avec l’une de mes filles, nous venions pour l’enterrement. Dans l’avion, on nous avait distribué Corse Matin, où une pleine page lui rendait hommage. C’est dans l’église du couvent que nous l’avions accompagné et dans la terre du jardin qui la jouxte que nous l’avions déposé. Après un repas corse où rien ne manquait dans le réfectoire du couvent, égrené des souvenirs de ceux qui l’avaient connu. Voilà, c’est à cause de cette histoire que nous nous retrouvons là ce soir, la veille de notre départ de Corse, accueillis par le père Greg, venu de Pologne, à la tête du couvent depuis 2018.
Il nous attend sur le terre-plein et nous parle de la source – une source jamais tarie. Selon la légende, cette source serait à l’origine de la création du couvent, en 1481, par les Franciscains, mais rien ne le prouve. L’acte de donation des terres, comme le note Louis Doazan dans l’ouvrage consacré au couvent[1], précise seulement : « Par leur volonté expresse et de plein consentement, les habitants de Nesa [le hameau situé au-dessus de couvent en allant vers l’auberge du col, NdR] font donation de la fontaine « A le vie force » afin que les frères précités [franciscains, NdR] puissent en user autant qu’il leur sera utile et la « canaliser pour leur couvent et pour l’arrosage de leur jardin… ». L’eau existait déjà, elle a été détournée. Depuis quelques années, le 2 août, une fête de l’eau est organisée au couvent par les pères oblats qui y résident (le 2 août correspond également à la date de leur réinstallation au couvent en 1935). Le dernier franciscain
présent en Corse y est invité quand seize implantations franciscaines existaient en Corse entre le XIIIeet le XVe siècle. L’ordre des Oblats, fondé en 1816 à Aix-en-Provence, s’est installé au couvent de Vico en 1833 lorsque l’évêque d’Ajaccio, Mgr Raphaël Casanelli d’Istria, natif de Vico, « résolut de doter son diocèse d’une communauté de missionnaires ».
À l’origine, ses fondateurs « ont respecté l’architecture des couvents primitifs du Moyen-Âge [faits d’]ajouts successifs, horizontaux et verticaux, enserrant l’église ouverte aux fidèles ». Un nouveau couvent est mis en chantier en 1627. Au départ, il ne comporte qu’une aile, une seconde sera érigée entre 1710 et 1785, orientée Nord-Sud.
L’une des traditions du couvent, connue de tous tient au fait qu’aucune porte n’est fermée à clef dans le couvent. Au registre des anecdotes, il est intéressant de noter la sollicitation des habitants de Vico aux prêtres du couvent pour bénir leurs maisons… et leurs armes. Au fil de la visite, nous découvrons le Christ en croix, dit « Franciscone », dans l’église, un bois peint polychrome anonyme du XVe siècle, aussi haut que large (185 cm) ; la pratique d’enterrement des morts des sépultures collectives, appelées « arces », ménagées dans le sous-sol de l’église ; la sacristie et le meuble chasublier classé au titre des monuments historiques que l’on pourra appréhender et comprendre aussi par le toucher ; les couloirs de l’étage long de 43m où la lumière naturelle pénètre par les baies axiales et par celles du petit couloir (10m de long) qui recoupe le grand couloir en son milieu ; les livres anciens et une chapelle installée à l’étage où les pères se retrouvent pour les temps de prière.
Un dernier regard depuis le couvent sur le village de Vico en contrebas et il est temps de rejoindre l’auberge du col où nous attend Jean-André, la bouteille de vin de myrte à la main, la dernière qu’il possède de son père, qu’il laissera généreusement sur la table.
Le repas est copieux, délicieusement préparé et il n’est pas difficile d’imaginer l’auberge comme l’un des hauts lieux des cérémonies en tous genres du canton. Le type d’établissement en voie d’extinction mené de main de maître par un bonhomme rieur et généreux. Outre la réduction sur le prix des menus, il nous fera cadeau des boissons. Le plat principal, lui, est agrémenté de trois types de beignets de fleurs de courgettes qui demeureront à jamais un mystère. Il est des questions que l’on ne pose pas. D’autres, en revanche, nous permettront de découvrir qu’il possède trois entreprises. Outre l’auberge, il est à la tête d’une entreprise de bâtiment et d’une autre de bois de chauffage. En fin de soirée toujours, il s’en faudra de peu que nous lui achetions un terrain pour accueillir les groupes de prochaines randonnées. La qualité de la gestion du budget du séjour par Joce permettra la prise en charge d’une partie des frais du dîner. On ne saurait quitter l’auberge sans le récit débridé du mariage de Jean-André et de son épouse par elle-même, dans un style propre et une théâtralité assumée que d’autres clients présents n’apprécieront pas nécessairement.
MERCREDI 11 JUIN 2025
Ce matin-là, nous avons failli partir en triplette avec Bernard et Jean-Marc. La triplette est constituée du guide et de deux non-voyants reliés les uns aux autres en file indienne. Jean-Marc y renonce finalement. Nous descendons avec Bernard chez Christian chercher le pain du petit déjeuner et les bastelles commandées la veille pour le pique-nique du midi à Ajaccio avant de retrouver le ferry de Corsica Linea. Le passage à la boulangerie de Christian est une synthèse du séjour à Vico. Nous y retrouvons Jean-André qui nous embrasse et Jeanne, l’intendante du couvent Saint-François qui, venant de Murzo, le village voisin, achète une viennoiserie avant de monter au couvent. Bernard en achète également pour le dernier petit déjeuner du groupe au bungalow.
Lorsque nous appelons Joce qui doit nous prendre en voiture comme convenu, nous comprenons immédiatement que l’eau du camping nous joue des tours une nouvelle fois. Comme l’épilogue d’une mauvaise pièce dont Laura fait les frais car la réparation effectuée la veille vient de sauter. Il fallut une nouvelle fois l’intervention efficace de Denis pour stopper le risque d’inondation du seul bungalow qui eut jamais de l’eau chaude durant le séjour au camping. Et Laura de se retrouver les cheveux pleins de shampoing, mouillée, sous la douche interrompue, source tarie, à devoir migrer vers un autre bungalow pour se rincer… à l’eau froide. Au camping A Sposata, comme au couvent Saint-François de Vico, le miracle de l’eau n’eut jamais lieu.
La mésaventure n’entachera pas le petit déjeuner malgré les allers et venues de Frédéric, le gérant, bien ennuyé. Nous bouclons nos sacs, chargeons les voitures et prenons la route du littoral, en chantant Ajaccio, chef d’œuvre néoréaliste de Tino Rossi. Un arrêt achat de « souvenirs », comme font les mômes en fin de colonie de vacances, est prévu chez Auchan dans le quartier périphérique de Mezzavia qui recèle de bons produits corses. Chacun s’égaie pour acheter qui, de la confiture de cédrat, d’oranges amères ou de clémentine, qui du lonzo ou autre charcuterie locale, qui des canestrelli sans oublier les vivres pour le pique-nique du soir sur le bateau.
Une fois regagné le parking de l’hypermarché, nous organisons les groupes, l’un pour une balade près des Îles Sanguinaires, un archipel dont le nom semble annoncer le golfe de Sagone, quitté le matin même, l’autre pour une ultime baignade à la plage de la Terre sacrée (ce n’est peut-être pas celle-là mais elle est celle qui porte le plus joli nom). L’eau turquoise et transparente ne nous décevra pas. Et comme un rituel peut en cacher un autre, nous poursuivrons par une glace chez Via Lattea plutôt qu’une visite au musée Fesch, avant de retrouver le second groupe sur le port et d’embarquer sur le ferry qui nous ramène à Marseille. Un voyage qui s’achève en apothéose avec l’octroi de cabines doubles et une nuit de pleine lune, la Lune des Fraises.
Au matin, le soleil rougeoyant peut se lever au-dessus de Marseille. La ville n’a sûrement jamais été attachée à la Sardaigne, mais la Corse en est assurément la petite sœur et c’est de là que l’on part. Prêts pour un autre séjour ?
Yves Doazan
[1] Le couvent Saint-François de Vico, R.P. Louis Doazan, Éditions Alain Piazzola, Ajaccio (2001).
Description
28 mai 2025 au 12 juin 2025
Les inscriptions à cette randonnée sont fermées.
Jour et heure de départ et lieu de rendez-vous / Jour et heure de Retour
Départ de Marseille le 28/05/2025 : Embarquement à 18 h avec CORSICA LINEA sur le Pascal Paoli
Arrivée jeudi 29/05 à 07 h00 à BASTIA
Retour vers continent : Départ le Mercredi 11/06 à 18 h depuis AJACCIO – Arrivée Jeudi 12/06 à 7h à MARSEILLE
Activité
14 jours de randonnée en Corse – 3 lieux de départ de randonnées en étoile
Ci-dessous quelques randonnées prévues, la liste n’est pas exhaustive et pourra être modifiée en fonction de la météo …
Programme
- Calvi : Randonnées majoritairement sur chemin littoral pas très loin de la côte, Désert des agriates, rando en Balagne…
- Girolata : descente sur Girolata à pied par le sentier du facteur, évolution dans le massif proche du port de Girolata, portion du Mare Monti jusqu’au col de la croix, randonnées avec accès à des criques (accessibles uniquement à pied) – possibilité d’une balade jusqu’à la tour de Girolata…
- Vico : randonnée vers les calanques de Piana, chemin des muletiers – randonnées depuis le col de Vergio : lac de Nino (randonnée plus longue) – Bergerie de radule – remontée du golo sur GR20 (accès à des vasques) vallon de Ciottulu bel aller-retour – lac de Créno depuis le petit village de Soccia …
- Le jour du départ de Vico, descente sur Ajaccio et rando avant d’embarquer : tour de castellucciu en face des îles Sanguinaires.
Equipement
Sac à dos pour randonner à la journée, des bonnes chaussures de marche, des bâtons, une veste imperméable et coupe-vent, une polaire, une cape de pluie, une casquette ou un chapeau, crème solaire, lunettes de soleil, linge de rechange pour le séjour, affaires de toilettes, pharmacie personnelle, gobelet, gourde ou sac à eau,
Hébergements :
– bungalow au camping Dolce Vita CALVI (5 nuits)
– gite de GIROLATA en 1/2 pension (2 nuits)
– bungalow au camping la Sposata VICO du 5 au 11 juin 2025 (6 nuits)
Animateurs
– Christine Charron – charronchris@wanadoo.fr
– Jean-Marc Airaudi – jm.airaudi@orange.fr
Tarif 600 € par personne
Comprenant les traversées en bateau (cabines), hébergements, 1/2 pension au gite de Girolata (2 nuits), les petits déjeuner en bungallow.
Ne sont pas compris : les pique-niques, 11 repas du soir qui pourront être pris soit au restaurant, soit préparation collective au bungallow, le covoiturage du séjour sur place évalué à 80 € par personne, les pique-niques (possibilité de faire des courses sur place).
Séjour limité à 11 personnes (dont 4 personnes déficientes visuelles)
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Randonnée en Corse du 28 mai au 12 juin 2025
Inscription au plus tard le 4/11/2025 directement sur l’espace adhérent du site internet gtahandicalpes.fr
Bulletin d’inscription à retourner (si règlement par chèque) à
Bernard DUBOUCH
26 rue Camille Roy
69007 LYON
- Inscription pour : … personne(s)
Nom : …………………………………………. Prénom :
Nom : …………………………………………. Prénom :
Règlement en 2 fois : 200 € à l’inscription et le solde 400 € au plus tard le 31/03/2025
Si vous réglez par virement bancaire, merci de prévenir Bernard Dubouch par mail (bernard@neuf.fr ) en précisant le montant et l’objet (Corsica Bella).
Votre inscription ne sera validée qu’à réception de votre règlement.Si vous avez un régime alimentaire particulier, veuillez le préciser dès votre inscription par courrier ou mail : contact@gtahandicalpes.fr